Laboratoires : Une approche de l’économie de ressources par l’optimisation des postes d’analyse
La rationalisation des processus de travail et l’optimisation des postes d’analyse sont des axes d’économie substantiels qui méritent d’être explorés car ils sont vertueux. Ils permettent aux opérateurs de faire moins de déplacements et d’avoir les ressources utiles pour leurs analyses en quantité, à la localisation et dans des délais optimaux.
On voit souvent l’économie de ressources dans un laboratoire de contrôle comme seulement une question de réduction des coûts ou des effectifs. Même si c’est une réalité qu’il ne faut pas occulter, l’économie de ressources dans un laboratoire contribue également à la stratégie globale pour améliorer l’efficacité, la durabilité, et la compétitivité du site de production auquel il est rattaché.
Parmi les différentes pistes qui permettent de réaliser cette économie de ressources, la réduction des pertes et déchets, la réduction des erreurs et la longévité des équipements par une maintenance optimisée sont souvent les premières à être explorées et approfondies. C’est tout à fait normal et intuitif parce que les efforts effectués dans ces directions ont des impacts facilement visibles et montrables.
Une des pistes qui est également très porteuse d’effets d’économie est la rationalisation des processus et l’optimisation des postes d’analyse qui en découle. Cette optimisation des postes d’analyse comporte un certain nombre d’axes d’amélioration que nous allons présenter. Elle doit toutefois commencer par une analyse fine de chaque poste et des pratiques des opérateurs qui y sont associées. On s’attardera en particulier à étudier les déplacements des personnels et des matériels en lien avec l’activité du poste d’analyse.
L’enjeu principal de cette étude des déplacements est d’identifier les éventuels retours arrière qui sont particulièrement pénalisants dans la performance du travail. L’objectif est de réorienter les déplacements pour organiser un flux qui aille, autant que faire se peut, vers l’avant et de l’assister d’un support qui permet de ne rien oublier ou d’avoir tout au même endroit. Ceci implique également une bonne disponibilité des équipements dont la mise à disposition juste à temps devient une nécessité. On veillera donc à avoir suffisamment de matériel et à disposer d’indicateurs d’utilisation qui permettront d’optimiser le plan de maintenance préventive et les opérations métrologiques en faveur des appareils les plus utilisés ou dont la disponibilité doit être la plus immédiate parce qu’ils se trouvent sur le chemin critique des déplacements.
Au-delà des déplacements, d’autres axes optimisations existent qui représente chacun un levier de gains substantiel en ressources. On peut citer, sans ordre de priorisation, l’intégration d’équipements automatisés pour les tâches répétitives et laborieuses qui peut réduire le temps d’analyse, la standardisation des protocoles pour diminuer la variabilité et améliorer la reproductibilité des résultats, la révision des méthodes afin d’éliminer les étapes superflues et optimiser l’utilisation des réactifs et des consommables.
Un dernier axe doit retenir également l’attention et peut constituer un changement majeur dans les pratiques des opérateurs : l’organisation ergonomique du poste de travail. Cet axe se travaille sur deux volets : l’emplacement des matériels et leur accès en fonction des étapes de la méthode analytique.
Comme un plan de travail en cuisine, où les ustensiles sont organisés selon leurs usages et leur priorité, il est important d’optimiser les emplacements des matériels sur la paillasse et de viser des espaces de travail toujours identiques, avec des tiroirs de rangement correctement identifiés et décrivant de manière adéquate le contenu qu’ils renferment. Cela peut passer par une harmonisation des pratiques et une conduite du changement, incluant bien évidemment la formation des opérateurs aux nouvelles techniques et aux meilleurs pratiques pour maximiser l’efficacité et la précision des analyses.